A contre-emploi

Pas moins de 17 créateurs issus de tous les horizons de l’art urbain présentent des œuvres créées de toute pièce pour ce qui est en soi un événement. Au-delà de l’audacieux concept qui fait entrer rue et modernité au cœur du patrimoine historique, À Contre-Emploi est d’abord un défi technique, une performance artistique. En effet, la nécessité de respecter l’intégrité d’un lieu classé a contraint des créateurs, dont l’art consiste par essence à travailler sur site pour en exploiter directement la substance, à réaliser leurs œuvres hors les murs. L’autre prouesse réside dans la monumentalité des supports. Doris Koffi, commissaire de l’exposition, les voulait au « format XXL », pour jouer avec les imposantes dimensions du bâtiment (on pense notamment au tableau de près de 100 mètres carrés de Softtwix ou à la sculpture de 500 kilos de Lady Bug). Restait à faire entrer ces pièces dans l’église, un tour de force en soi. Le résultat est à couper le souffle. Du graff en relief de Scaf à la mésange mécanico-architecturale d’Ardif, en passant par la peinture sous lumière UV de Morne, l’exposition sublime à merveille le décor majestueux de la collégiale.

Crédit photos : Softtwix © Doris Koffi