La nuit était tombée, la rue n’était pas très éclairée. Et c’est le néon de la devanture, en bas des tours Savary, qui nous a guidés jusqu’à la magie. En rentrant, à droite, d’énormes sacs de farine. Provenance : moulin de Sarré, à Gennes. Ça commence bien. La carte resserrée autour de pizzas propose les recettes les plus classiques que tout le monde connaît. Les desserts maison sont à l’ardoise. On est agréablement surpris par les prix bas. Une Parma, une Burratina et une Piémontaise per favore auxquelles on ajoute une bouteille du centre de l’Italie, le Moncaro rosso, intense et fruité. Ici, on retourne véritablement aux origines de la pizza : simplicité, chaleur, convivialité. Sans chichi et délicieusement réussi. Grazie mille !
Beaucoup de monde à l’intérieur et sur la terrasse. Les conversations sont animées. On a bien fait de réserver. On dîne entourés d’affiche de films des années 50 en noir et blanc. La Strada, Luci del Varieta, Il Bidone… On fait un bond dans le temps, dans les studios Cineccita, à Rome. On se frotte les yeux, on a cru apercevoir Sophia Loren derrière le bar. Au menu : Curry de Saint-Jacques aux fusillis, un plat savoureux qui ne manque pas de saveur. Pizza texane, succulente. On demande de l’huile piquante, même si la soirée ne manque pas de piment ! La pâte est fine et croustillante, comme on l’aime. On est rentré à pied puisqu’on n’a pas de Vespa. Mais on s’est promis de revenir découvrir les risottos. Mangia bene, ridi spesso, ama molto !
Direction la Doutre : nous embarquons sur la toue cabanée, bateau de pêche fluvial traditionnel amarré face au Château. Les pâtes fraîches au bleu d’Auvergne s’imposent avec une belle quantité de copeaux de parmesan gourmands. La pizza Spianata avec une base N’djuda nous intrigue. On apprend qu’il s’agit d’une saucisse de porc de Calabre. Certains racontent même qu’elle a été introduite en Italie du Sud par les Angevins ! On accompagne le tout d’un Chianti de Toscane au léger goût de violette très convcaincant. Sous les étoiles, le tiramisu maison fait l’unanimité. Lorsque la nuit tombe, on se retrouve enveloppé d’une nuée d’éphémères. Approfittiamo di ogni giorno !
Chez Il Fiore, ouvert il y a 4 mois, on travaille en famille. Le père Tony est au fourneau, Marie, la fille, au service. On nous installe sur l’agréable terrasse avec en point de mire la tour Saint-Aubin qui nous fait un clin d’œil. Ici tout est frais et local, à l’exception du jambon et de la truffe qui viennent d’Italie. Les desserts sont maison et on décline la Flore di Latte bien crémeuse. On adore. La carte est simple et traditionnelle, les pizzas cuites au feu de bois. On opte pour la Nordique et la Forestière, aussi généreuses que savoureuses. On a joyeusement fêté l’ouverture de cet établissement avec un petit verre de Limoncello. Salute !
Niché dans le quartier historique de la Doutre à Angers, le restaurant de Gaëtan et Fanny Morvan révèle un savoir-faire précis et créatif. La maison a décroché sa première étoile en 2019.
Une cuisine de rue, comme on en trouve à Bangkok. Circuit court pour la viande et produits d’origine. Ici, la convivialité est de mise avec de grandes tables d’hôtes. Notre choix : agneau braisé et canard rôti. L’échelle de l’assaisonnement est symbolisée par un ou deux piments : on vous conseille d’en tenir compte ! Agneau braisé de 10h dans un lait de coco, pâte de curry massaman maison, servi avec pommes de terre, échalotes et noix de cajou. Magret de canard, sauce curry rouge maison au lait de coco, servi avec tomates cerises, ananas et basilic thaï. Le riz thaï est parfumé au jasmin. On adore parce qu’on ressent la grande fraîcheur des aliments et l’authenticité des recettes. Heureusement que la bière légère thaïlandaise Singha est là pour éteindre ce feu intérieur, délicieux.
Le restaurant coréen de notre sélection, une rareté à Angers. En entrée, on choisit directement les sotteok, brochettes de pâtes de riz coréennes et de saucisses à la sauce douce épicée. C’est raffiné malgré l’apparence assez simple. On dévore le kimchi maison, met traditionnel fait avec des piments et légumes lacto-fermentés. C’est assez fort et vraiment déroutant en terme de goût mais c’est bien ce dépaysement total que nous recherchons. Nous poursuivons avec le sogogui jim, ragoût de bœuf et de légumes épicés, accompagné de riz. Les épices sont très supportables au palais. C’est une cuisine délicate, pleine de saveurs et de surprises. On termine par une glace maison au sésame noir. On aime ce petit goût de noisettes. Il y a des bibimbap à la carte mais ça sera pour une prochaine fois.
Dans ce restaurant qui sert aussi des spécialités vietnamiennes, nous avons opté pour les cambodgiennes, plus rares. Un poulet à la sauce aigre-douce, pas trop pimenté, plutôt parfumé : cet appareil acide et sucré est un délice. Au préalable, nous avons beaucoup apprécié la soupe au lait de coco et ses multiples ingrédients que l’on découvre au fur et à mesure que l’on y trempe notre cuillère. Notamment ces petits épis de maïs qui font toute la différence par la texture qu’ils apportent au plat. Nous avons terminé ce dîner par des perles de coco à la vapeur. La consistance du dessert, aussi gluant que farineux, intrigue au départ. Mais c’est justement cette sensation en bouche qui fait que l’on y retourne.
L’histoire de ce restaurant commence comme un film de Bollywood. Angkana, jeune femme d’origine thaïlandaise, et Paritosh, lui originaire d’Inde, se rencontrent à l’Université d’Angers et ouvrent leur restaurant de cuisine fusion. On passe sous le porche pour arriver dans une cour couverte qui abrite la terrasse. D’autres salles sont accessibles car il s’agit d’une ancienne demeure angevine transformée en restaurant. Nous avons dégusté le poulet Bangkok. Un énincé mijoté dans une sauce aux multiples parfums, lait de coco, pâte de curry vert, pousses de bambou, feuille de basilic thaï. On aime ce plat très parfumé. L’agneau massala est mariné dans une sauce indienne à base d’épices garam massala, oignons et coriandre. Le tout est servi dans une vaisselle d’or scintillante. On se croirait dans Indiana Jones et le temple maudit.
Derrière la jolie façade bleue de cette cantine, 12 couverts pas plus, alors on réserve ! Soit dos au mur, soit directement en vitrine. L’énergie de la rue se retrouve dans l’assiette. Des nems au poulet pour commencer que l’on enroule entre une feuille de salade et une feuille de menthe, comme dans un atelier Do It Yourself. De multiples saveurs éclatent en bouche. C’est divin ! On poursuit notre déjeuner sous le dragon de feutrine. Bo bun bœuf citronnelle. Le bouillon est délicieux, le plat équilibré. On aime le croquant de la préparation, le gluant des vermicelles et les arômes de cacahuètes. On arrose le tout avec une bière légère, la célèbre Tsingtao. Et même si on n’a plus faim, on conclut avec les nougats mous cacahuète et sésame.